Le Chat déambule à Guérande

Du 20 juin au 7 septembre 2025, la Ville de Guérande accueille l’exposition “Le Chat Déambule” sous une nouvelle formule ! Les célèbres statues en bronze du Chat, personnage emblématique de la bande dessinée belge, s’installent en plein air autour des remparts pour une déambulation aussi drôle que philosophique.

Le Chat déambule à Guérande 

Cet été, l’univers de Philippe Geluck s’installe autour des remparts. Du 20 juin au 7 septembre 2025, la Ville de Guérande accueille l'exposition “Le Chat Déambule” sous une nouvelle formule ! Les célèbres statues en bronze du Chat, personnage emblématique de la bande dessinée belge, s’installent en plein air autour des remparts pour une déambulation aussi drôle que philosophique.

Un parcours entre art, culture et patrimoine

Les œuvres seront réparties sur un parcours autour des remparts et en intra-muros, offrant une balade artistique entre histoire médiévale et humour contemporain. Tros bornes d'informations seront réparties sur le territoire et évoqueront le projet de l'artiste Philippe Geluck et plus précisément l'exposition. 

- Du 20 juin au 7 septembre 2025
- Autour des remparts et dans la Cité médiévale
- Accès libre, ouvert à tous 

Une exposition à ciel ouvert

 

Les onze statues monumentales 

Porte Saint-Michel - Place du Marché au bois

  • Le Parleur - Les paroles s’envolent sauf quand elles sont de bronze
    Il était temps de remettre les génies à leur place ! Certes Auguste Rodin (1840-1917) est un génie absolu, marqué par l’œuvre de Donatello et de Michel-Ange, qui nous a laissé des centaines de chefs-d’œuvre sculptés et des milliers d’aquarelles.
    Mais il ne faut pas non plus exagérer. N’oublions pas que les sculptures de Rodin ne prononcent pas une seule parole. Le Chat, c’est tout le contraire. Et ça n’enlève rien à Rodin, après tout.
  • J’ai les Boules - Un gelato al topolino
    Le Chat nous dit que «  si les vaches se lèchent, c’est peut-être parce qu’elles imaginent être des crèmes glacées, mais  » ajoute-t-il «  pourquoi, alors, continuent-elles à le faire quand elles ont compris qu’elles n’en étaient pas ?  » Imparable.
    Et ce Chat qui tient un cornet de glace garni d’une souris ? Que veut-il nous dire ? Quel message porte-t-il ? Va-t-il lécher sa proie jusqu’à se rendre compte qu’elle ne fond pas, et se résoudre à sobrement la croquer ? Ou alors, serait-il ce bon samaritain s’apprêtant à prodiguer des soins du corps à titre gracieux ? Nous n’aurons sans doute jamais de réponse à cette question. Comme nous ne saurons jamais à quoi pouvait penser «  Le Penseur  » de Rodin. Insondables mystères de la statuaire.
  • ​​​​​​​Beauté Intérieure - Le Chat serait-il réversible ?
    Une fois de plus, l’artiste nous surprend en révélant l’intérieur d’une de ses sculptures. Il faut bien avouer que ça arrive rarement. Ah non ! Sommes-nous bêtes : le public peut pénétrer dans la Statue de la Liberté, c’est vrai.
    Mais que nous révèle encore cette allégorie ? Qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Mettons-nous dans la tête d’un visiteur s’approchant de la sculpture. Il l’aperçoit d’abord de profil, et que voit-il ? Un énorme Chat ouvrant son manteau devant les promeneurs. Et que se dit-il ? Voilà un gros pervers qui dévoile sa nudité aux passants. Eh bien non !
    Le Chat ne mange pas de ce pain-là ! Et ceux qui le connaissent le savent. Il est bien trop subtil que pour verser dans cet humour graveleux de bas étage. Par contre, ceux qui ont vu la sculpture de face ont été pris par le charme de l’image évoquée : nous avons tous un petit oiseau qui chante à l’intérieur de nous. Pour certains, c’est un rossignol ou un canari, pour d’autres, un vilain gros canard qui chante faux.
    Cette sculpture aurait pu être différente et, d’ailleurs, il en existera peut-être plusieurs versions. Au lieu de l’oiseau qui chante, il pourrait y avoir des souris qui jouent Hamlet, un manège de foire en mouvement, un son et lumière, une boule à facettes ou, simplement, un barman qui sert des demis aux visiteurs, comme Geluck l’avait imaginé lors d’une séance de travail à la fonderie d’Alost.
  • Le Docteur - L’art de guérir par le rire
    Cette sculpture est sans doute l’une des plus cruelles de la série. Les chats, on le sait, mangent des souris et des oiseaux. Et nous ne pouvons pas approuver ces pratiques d’un autre âge. De face, le spectateur se met à croire aux bonnes intentions du Chat-docteur (n’a-t-il pas prêté le serment d’Hippocrate ?), jusqu’à ce qu’il contourne la sculpture et découvre, horrifié, que le praticien tient une fourchette pour mieux se délecter du volatile, si celui-ci est en bonne santé. Manger sain et local. La morale est sauve lorsqu’on se dit que l’oiseau est en bronze et que Le Chat risque d’y laisser des dents s’il veut le croquer.

​​​​​​​Porte Vannetaise

  • Le Golfeur - Le Chat fait son trou
    Geluck n’a jamais pratiqué le golf de sa vie. Sauf une fois où, lors d’une séance d’initiation, il a, lors de son premier «  frappé  », envoyé la balle à 120 mètres, pile à l’endroit qu’on lui avait indiqué, sous les yeux éberlués du moniteur qui a cru qu’on le piégeait pour une caméra cachée.
    Le dessinateur avoue avec honnêteté qu’il n’a jamais réussi, ensuite, à reproduire ce geste parfait. Découragé par cet échec, il a abandonné ce sport pour se consacrer davantage à son art.
    Et c’est désormais Le Chat qui arpente les greens à la place de son géniteur. Et lui, il réussit à tous les coups puisque c’est l’oiseau qui va déposer la balle là où le lui demande Le Chat. Cela dit, le golf reste une source d’inspiration inépuisable pour le dessinateur, comme le foot, la natation ou le vélo d’appartement…
  • Deux Poids Deux Mesures - Ça balance pas mal à Paris
    Les apparences sont parfois trompeuses. Sur cette balançoire, Le Chat semble beaucoup plus lourd que la souris. Et si c’était le contraire ? Ce n’est pas possible, direz-vous ! Ne croyez pas ça.
    En sculpture, tout est possible : je peux très bien représenter une enclume en polystyrène expansé et une plume en bronze. L’enclume pèsera 500 gr et la plume 1,5 kilo. Dites-moi qui est le plus lourd, la plume ou l’enclume ?
    Alors, pour cette sculpture de la balançoire, pouvons-nous être totalement certains que Le Chat est le plus lourd et que, lors du mouvement suivant, il ne se retrouvera pas en l’air ? On ne peut jurer de rien. Car l’artiste est comme le prestidigitateur, il a plus d’un tour dans son sac.

Porte Bizienne 

  • Le Chat au Journal - Narcisse te regarde
    Ici, Le Chat semble prendre de nos nouvelles en même temps qu’il nous en donne des siennes. Comme figé par l’importance du message qu’il voudrait nous transmettre, cette ode à la transparence de l’information exhorte le chaland à continuer de chérir la presse papier.
    Regarde l’information, car l’information te regarde. Le bronze chante les vertus du papier. Et si la planche du Chat n’apparaît qu’en ombre chinoise sur la page du journal, c’est peut-être pour nous avertir justement de ne pas lâcher la proie pour l’ombre.
    Lorsqu’il nous parle, les yeux dans les yeux, c’est toujours sur une page imprimée. Geluck et Gutenberg ont toujours pensé que le livre imprimé était la plus belle invention de l’être humain. «  Le Chat au journal  » ne dit rien d’autre.

Porte de Saillé 

  • Quel charmeur ! - Le pungi, ce n’est pas du pipeau
    Geluck a toujours été fasciné par l’univers d’Hergé. Le créateur de Tintin a fait croiser la route de son héros avec celle de plusieurs fakirs en tous genres. Des gentils et des malveillants. Pour le Chat une flûte en bronze muette, c’est moins énervant qu’un air de pungi. Rien que des avantages, au fond.

Place Saint-Aubin

  • Tutu et Grominet - À deux on est plus souples
    Geluck a toujours fait danser son Chat. Déjà, en 1988, sur la couverture du troisième album, son dessinateur colombien l’attaquait à la danseuse à l’abri. Comme si dès l’origine, l’animal avait voulu clairement revendiquer son statut de héros, histoire qu’aucun doute ne soit permis. La plissétisa.
    De la blague pipi-caca à la pensée sophistiquée, Le Chat s’est vite devenu amateur de grand écart. En levant la jambe (et non la patte comme un chien), il saute fraternellement, sa grosse oreille dans l’oreille des chorégraphes Olivier Dubois, Émilie Poirier ou Pascal Desparois. Geluck et Botero avaient soufflé à des danseurs en surpoids une place de premier plan dans leurs spectacles : il faudra leur poser la question.
  • Sur le Fil - Le plus malin des deux
    La vie, dit-on, ne tient qu'à un fil et le public a toujours été fasciné par ces circassiens mettant leur intégrité physique en danger sous des chapiteaux improbables. Entre le soulagement de voir les trapézistes se saisir l'un de l'autre à 20 mètres du sol et le désir inavoué d'être témoin de l'accident tragique, il n'y a qu'un cheveu, un fil. Le Chat et la souris ne nous racontent pas autre chose.
    Le rôle des artistes est souvent de tendre au spectateur un miroir qui lui permettra, par procuration, de conjurer ses angoisses. On dit de l'acteur qu'il se met en danger, moins cependant que le funambule.

Place de la Psalette

  • Le Dieu du Stade - Ce bronze vaut de l’or
    On pourrait croire comme ça que Le Chat est un grand lâche et qu’il a choisi ses adversaires dans le seul but de les battre à plate couture et, ainsi, pouvoir se hisser sur la première marche du podium à peu de frais.Il est vrai qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
    Mais si nous nous penchions plutôt sur le cas des deux autres ? Pensez-vous qu’ils auraient un jour eu la chance de remporter une médaille d’argent et une médaille de bronze, si Le Chat n’avait pas organisé lui-même ce championnat ? Bien sûr que non.
    ​​​​​​​Donc, qui se plaindra ? En fait, c’est vraiment sympa de la part du Chat. Et rien que pour ça, il mérite une médaille d’or.

Une inauguration en présence de l'artiste Philippe Geluck

Le vernissage de l'exposition "Le Chat déambule à Guérande" aura lieu le jeudi 19 juin à 18h30, place du Marché au Bois en présence de Philippe Geluck. Il est ouvert à toutes et tous.

«  Le Chat défend de belles causes, une idée de la culture populaire. Je suis le plus heureux quand je vois des familles, des enfants, des grands-parents qui se retrouvent autour de ces sculptures et qui rigolent. J’ai hâte de découvrir Guérande, j’y passerai même un petit séjour !  » — Philippe Geluck